Missions et axes de recherche
Les activités de l’Ifremer aux Antilles sont consacrées essentiellement aux domaines de l’halieutique, de l’aquaculture et de l’environnement littoral. L’ensemble des activités accompagne l’action publique, notamment pour le développement durable des filières socioprofessionnelles qui exploitent les ressources marines.
Les interactions reliant de façon indissociable ces trois domaines font que les activités conduites procèdent de l’approche écosystémique, impliquant de façon intégrée les ressources biologiques et l’environnement:
- La pisciculture marine : elle constitue une thématique majeure et historique au niveau de l’UR Biodivenv. A la suite des projets de recherche qui ont conduit à la maitrise complète du cycle d’élevage de l’Ombrine (Sciaenops Ocellatus), une phase de transfert de ces compétences vers la filière par l’intermédiaire et avec le soutien de la Collectivité Territoriale de la Martinique est en cours. Parallèlement l’Ifremer apporte son expertise dans le domaine pour la conception puis la construction d’un Centre Technique Aquacole territorial, qui reprendra, à terme, les fonctions de centre technique longtemps assurées, par défaut, par la station Ifremer. Ce transfert assuré, l’Unité pourra développer les nouveaux programmes de recherche qu’elle a déjà initiés : diversification aquacole, relation aquaculture-environnement, ....
- L’halieutique : Une part importante de l’activité de l’UR est consacrée aux ressources marines intégrées à leur environnement, à travers l'organisation et le développement d’observatoires halieutiques en Martinique et en Guadeloupe. L’outil SIH fait figure de base de connaissances particulièrement stratégique en lien avec la demande toujours croissante en données spécifiques ou de synthèse. Par ces travaux, c’est toute une réflexion de fond sur la gestion de la pêche qui est engagée avec les acteurs concernés, dont les professionnels en premier lieu. Cette démarche d’aménagement concerté de la pêche ne peut être menée qu’à partir d’une connaissance consolidée de l’état des ressources hauturières partagées. C’est dans cette perspective qu’a été réalisé le projet Interreg Caraïbe «MAGDELESA », pluridisciplinaire, en coopération avec la FAO/COPACO et plusieurs pays des petites Antilles sur le développement durable de la pêche à l’aide de DCP ancrés.
- L’environnement littoral : Le positionnement de l’Ifremer pour la mise en œuvre de la DCE se situe au niveau d’une assistance à maîtrise d’ouvrage auprès des Office de l’eau de Martinique et de Guadeloupe (ODE). La contamination du milieu marin par la chlordécone est devenue un sujet de préoccupation majeur aux Antilles. L’Ifremer intervient pour répondre aux questions fondamentales de l’entrée de la contamination dans le milieu marin et le vivant ainsi que de son transfert dans la faune d’intérêt halieutique. Après plusieurs projets destinés à réaliser la cartographie de la contamination de la faune halieutique, le projet en cours (CHLOANT) financé par l’état, le FEDER et l’ODE vise 1) à préciser les voies de contamination des organismes marins vivants 2) à mettre au point un outil des mesure de la concentration en Chlordécone dans l’eau de mer (échantillonneurs passifs). Partenaire du projet Interreg CARIBCOAST (2018-2020), coordonné par le BRGM , l’Ifremer va développer, avec le soutien scientifique du LOPS, un modèle Hydrodynamique à l’échelle des îles de Martinique et de Guadeloupe.
En termes de perspective générale, il faut souligner que la dimension maritime prend une place de plus en plus importante dans les politiques territoriales des départements antillais. La création d’un Parc naturel Marin de Martinique étendu sur la totalité de la ZEE martiniquaise en est une des illustrations.
Dans ce nouveau contexte, l’Ifremer se voit automatiquement prendre part plus activement encore aux grands enjeux que le milieu marin /domaine maritime détient. A la place privilégiée qu’il occupe, l’Ifremer doit maintenir une capacité d’écoute et de réponse à la hauteur des attentes, réelles et fortes, de l’ensemble des acteurs et de ses partenaires. L’UR-Antilles a ainsi développé à partir de ses cœurs de métiers des savoirs faire et des compétences, des capacités d’expertise et des outils qu’il s’agit de déployer et de valoriser aux échelles locale et régionale.