RECREAFISH

L’Ifremer a déployé une étude sur la pêche récréative en mer aux Antilles (Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) à partir de l'automne 2020.

Plusieurs enquêtes sur la pêche de loisir en mer ont été réalisées en France métropolitaine entre 2004 et 2019. Elles ont mis en évidence l’importance de cette activité adoptée par environ 2,5 millions de personnes et caractérisée par une grande diversité des pratiques, une répartition géographique hétérogène ainsi qu’une saisonnalité forte. Aux Antilles, la connaissance de la pêche récréative maritime est beaucoup plus parcellaire. L’étude nationale déployée entre 2006 et 2008 a été la seule appliquée en outre-mer. Elle a montré que les taux de pénétration liés à cette activité étaient les plus élevés en Guadeloupe et Martinique, en comparaison des autres DOM (Guyane, Réunion) et de la métropole. Outre cette représentativité marquée, l’enquête démontrait des spécificités dans les régions ultra-périphériques sur de nombreux aspects. Afin d'améliorer les connaissances de cette activité, une enquête a été lancée à l’automne 2020 à l’échelle des territoires français des Antilles (Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy). Les travaux ont visé à établir un état des lieux précis de la pêche de loisir en mer, tant au plan de la caractérisation de la population d’usagers (récréatifs / sportifs) et de leurs pratiques, que des retombées économiques pour la vie des territoires. Des estimations robustes ont été fournies sur ces aspects et contribueront notamment à une exploitation durable des stocks commerciaux.

Le premier rapport présente les résultats de l’enquête de cadrage (phase 1 du projet) qui avait pour objectifs principaux l’évaluation des taux de pénétration de la pêche de loisir, l’estimation du nombre de pratiquants et la caractérisation de leurs profils (modes de pêche, fréquence des sorties, secteurs fréquentés, etc.). Elle s’est déroulée par téléphone auprès de résidents des 4 îles du 19 novembre au 19 décembre 2020. Au total, 3 500 ménages ont été enquêtés à partir de fichiers de coordonnées téléphoniques localisées (fixes et mobiles). Plus de 99 000 contacts téléphoniques ont été nécessaires pour atteindre ces quotas, les non-réponses et refus étant fréquents dans ce genre de situations. Les résultats détaillés de cette étape initiale sont disponibles dans le premier rapport du projet RECREAFISH, disponible via le lien suivant : https://archimer.ifremer.fr/doc/00718/83002/

Ces travaux ont fait l’objet d’une présentation dans le cadre du Working Group on Recreational Fisheries Surveys du CIEM (Conseil International pour l'Exploration de la Mer) qui s’est tenu en visio-conférence du 14 au 18 juin 2021. Un résumé synthétique décrivant les principaux résultats de l’enquête de cadrage a été élaboré pour informer les panelistes de l’avancée du projet et vulgariser les travaux auprès du grand public : https://archimer.ifremer.fr/doc/00720/83188/

Suite à cette première étape, une enquête « carnet de pêche » a été déployée durant 12 mois à l’aide de pêcheurs volontaires (phase 2 du projet) qui avaient accepté de transmettre les informations relatives à leurs sorties. Les données ont pu être exploitées à l’aide des informations de base collectées durant l’enquête de cadrage menée fin 2020. Le rapport final dresse la restitution finale des résultats qui confirment l’importance de cette activité aux Antilles et la nécessité de sa prise en considération au niveau des socio-écosystèmes concernés. Ces travaux étaient incontournables pour disposer d’informations fiables sur l’activité de pêche récréative en mer et évaluer le besoin de pérenniser son suivi. Les résultats acquis sur les biomasses capturées montrent que leur prise en considération dans les futurs diagnostics sur les stocks est indispensable à l’instauration d’une gestion écosystémique et durable des pêches. Ils attestent aussi de la place non négligeable occupée par la pêche récréative dans l’économie des territoires concernés. Il paraît donc primordial que cette pratique, qui participe à la dynamique et à l’attractivité des 4 îles françaises des Antilles, s'inscrive dans une démarche de gestion durable des ressources. Pour cela, il semble notamment nécessaire de renforcer la sensibilisation des citoyens à la réglementation en vigueur. Une communication adaptée avec les acteurs et la mise en place de processus de concertation s’avéreraient utiles pour suivre efficacement la pêche récréative en mer. Le rapport final du projet RECREAFISH est accessible via le lien suivant : https://archimer.ifremer.fr/doc/00804/91574/

Les travaux ont été valorisés et présentés au cours du colloque annuel du GCFI (75th Annual meeting of the Gulf and Caribbean Fisheries Institute) qui s'est déroulé à Fort Walton Beach (Floride, Etats-Unis) du 6 au 11 novembre 2022: https://archimer.ifremer.fr/doc/00804/91575/

L’Ifremer souhaite remercier les partenaires financiers et techniques ayant rendu possible la réalisation de ce projet, qui apporte des avancées significatives sur les connaissances de l'activité pêche récréative en mer et permettra notamment de prendre en considération les captures pour améliorer les premiers diagnostics sur la ressource. Enfin et surtout, nos plus vifs remerciements s’adressent aux personnes interrogées au cours de l’enquête de cadrage, ainsi qu’aux panelistes ayant accepté de renseigner durant une année complète les informations liées à leurs parties de pêche. Ils ont su retranscrire fidèlement leurs sorties et accorder un temps précieux à la mensuration des prises capturées. Ce projet n’aurait pu aboutir sans la participation active des pêcheurs volontaires et les résultats de cette étude sont avant tout le fruit de leur investissement personnel.