Projets et actions passées

Projet ANR Save-C

Etude des SArgasses holopélagiques responsable d'échouages massifs : Valorisation & Ecologie sur les côtes Caraïbes - 2020-2023

Partenaires : LEMAR – MIO – BOREA Caen - BOREA-UA Guadeloupe - L3MA-Martinique - Ifremer/BIODIVENV – CIRAD Martinique, -TMB Martinique - EFINOR Paimpol - ALGAIA Saint Lô - LBCM-UBS - IRDL-UBS - CINVESTAV (Mexique) et UWI (Barbade)

Le projet doit permettre une meilleure connaissance des phénomènes d’échouement, de caractériser la biomasse dans un but de valorisation et de tester des voies de valorisation.

Projet Interreg CARIB-COAST 

Réseau Caribéen de Surveillance et de Prévention des Risques Côtiers en lien avec le Changement Climatique - 2018-2022

Partenaires communautaires : BRGM (porteur)/IFREMER/ONF/IRD/CNRS/CAR-SPAW
Partenaire extra-communautaires : ACS AEC/UWI St Augustine/IMA/MonaGIS

Dans un contexte de crises cycloniques répétées et d’élévation du niveau de la mer, le projet CARIB-Coast, piloté par le BRGM et intégré au programme Interreg Caraïbes 2014-2020, a pour objectif d’initier un réseau caribéen pour la prévention et la gestion de crise des risques littoraux en lien avec le changement climatique. C'est-à-dire d’améliorer les connaissances pour améliorer les démarches de gestion des risques.

En tant que partenaire du projet, l'Ifremer a été mandaté pour mieux comprendre le mouvement et l’hydrologie des masses d’eau sur les côtes de Guadeloupe et Martinique en s’appuyant sur une modélisation hydrodynamique 3D (logiciel MARS). L’Ifremer était en charge des volets suivants : le recensement et l’analyse des données fondamentales ; la construction et la vérification des modèles ; l’étude du fonctionnement hydrodynamique sur les deux îles ; et l’application des modèles.

Projet Feder CHLOANT

2018-2020 - Ifremer/UA/LPTC/Cedre

Contexte

Afin de poursuivre les études précédentes (ChloHal, ChloRETRO) et de contribuer à l’amélioration des connaissances sur les voies de contamination des écosystèmes côtiers par le chlordécone (CLD),  le projet ChloAnt (recherche des voies de contamination des écosystèmes marins côtiers de la Martinique par le chlordécone) était la suite logique. L’étude a été réalisée sur le site pilote de la Baie du Galion en Martinique connu pour sa forte exposition au CLD en lien avec les apports du bassin versant.

Objectifs

Le premier volet a consisté à suivre pendant une année les concentrations en CLD en rivière sur une station (observatoire OPALE du CIRAD), et en mer, sur trois stations situées sur une radiale côte-large (mangrove, herbier, récif). Dans un premier temps, la méthodologie des échantillonneurs intégratifs passifs  (EIP) a été mise en œuvre pour le dosage des plus faibles concentrations en mer.

Dans le deuxième volet, la contamination en CLD a été mesurée dans les différents maillons de la chaîne trophique et sur les trois écosystèmes côtiers : mangrove, herbier et récif. L’échantillonnage a été réalisé en saison sèche et en saison humide pour étudier la saisonnalité de la contamination en lien avec les apports du bassin versant.

Résultats

Les résultats ont mis en évidence une forte variabilité des flux de CLD liée principalement au débit de la rivière.

La contamination du milieu ambiant et de la faune marine suit un gradient décroissant depuis la côte vers le large.

L’étude de la saisonnalité met en évidence des situations contrastées selon les écosystèmes et les espèces, aucune tendance générale ne ressort.

Enfin, les résultats des analyses isotopiques réalisées sur les différents maillons trophiques confirment les deux modes de contamination de la faune marine. Le premier résulte des variations du niveau de contamination ambiant, il s’agit d’une contamination par « bain ». Le deuxième phénomène est une contamination par voie trophique. Ces deux phénomènes opèrent dans les trois stations, mais varient en intensité selon le site et selon la saison.

Perspectives

Les résultats de cette étude permettent de proposer une extension du suivi chlordécone en milieu côtier dans le cadre de l’observatoire OPALE, avec la mise en œuvre d’une station POCIS et d’une ou deux espèces témoins bien ciblées du réseau trophique en mer.

Projet ChloHal

2013-2015 - Ifremer/UA

Objectifs

Le projet CHLOHAL (Etat des connaissances sur la contamination de la faune halieutique par la chlordécone aux Antilles Françaises (Martinique et Guadeloupe)) comportait deux études.

La première portait sur la cartographie de la contamination par la chlordécone des espèces halieutiques autour des îles de la Martinique et de la Guadeloupe à partir d'une synthèse bibliographique. Les résultats confirme l’image globale de la sensibilité des zones polluées identifiées par les études antérieures. Elle met cependant en évidence des concentrations significatives sur certaines espèces dans des zones jusqu’alors considérées comme faiblement contaminées, mais insuffisamment échantillonnées

La seconde avait pour but d'analyser le cheminement de cette contamination dans les réseaux trophiques des écosystèmes côtiers (mangroves, herbiers et récifs coralliens), dans le but d'élucider les mécanismes de transfert de cette pollution vers le milieu marin. Les résultats suggèrent qu'une des voies d’entrée importante de la chlordécone dans les réseaux trophiques marins se fait par bain des organismes dans l’eau contaminée par cette molécule. Les arguments principaux en faveur de cette hypothèse sont : 1) il existe un gradient décroissant du niveau de contamination des organismes depuis la côte (source de la pollution) vers le large ; 2) la bioamplification de la chlordécone le long de la chaîne alimentaire est modérée, ce qui ne serait probablement pas le cas si la voie de contamination était uniquement d’ordre alimentaire. Toutefois, bien que modeste, le phénomène de bioamplification existe et une élévation de la contamination des organismes en fonction de leur niveau dans la chaîne alimentaire a été observée. D'une façon résumée, celle-ci augmente depuis les sources primaires de carbone (bactéries du biofilm, plantes) vers les carnivores mangeurs d'animaux invertébrés, puis vers les poissons piscivores situés au sommet du réseau trophique. L'étude montre l'existence d'importantes variations intra et interspécifiques des concentrations en chlordécone mesurées. Afin de mieux comprendre ce phénomène, des analyses isotopiques du carbone et de l'azote apporteraient des informations cruciales sur le fonctionnement des chaînes alimentaires, en facilitant l'identification des sources de carbone. Les analyses isotopiques sont des outils complémentaires aux analyses écotoxicologiques pour tracer le cheminement des polluants dans les réseaux trophiques. Compte tenu de leur niveau de contamination relativement élevé, il semble que les "matières en suspension" dans l'eau (MES) jouent un rôle important dans l'introduction de la molécule par la voie alimentaire dans les trois écosystèmes. Ces MES sont constituées de matière organique particulaire morte associée à des bactéries, de phytoplancton (plancton végétal) et de zooplancton (plancton animal).

Perspectives

Ces résultats posent la question d’une extension des limites des zones d’interdiction ou de restriction de pêche pour certaines espèces.

Aussi, aucune étude écotoxicologique n'a été menée pour mesurer les impacts de la chlordécone sur la biologie des organismes marins (reproduction, recrutement larvaire, croissance), afin d’évaluer les conséquences à long terme de cette pollution sur le fonctionnement général des écosystèmes marins côtiers. Pour aller plus loin l'étude de la cinétique de contamination et de décontamination des organismes est une perspective particulièrement intéressante dans la compréhension de ce phénomène, ainsi que dans la perspective de décontaminer des espèces à haute valeur commerciale (langoustes...) en les faisant stabuler en eau propre avant la vente.

Enfin, la chlordécone dissoute dans l’eau pouvant être une voie de contamination importante des organismes marins dans certaines conditions, il est important désormais d’étudier la dynamique de ce phénomène dans les eaux estuariennes et marines côtières. Techniquement, une telle étude passe par la mise en place d' "échantillonneurs intégratifs passifs" dans les écosystèmes marins côtiers, dispositifs permettant d'intégrer la cinétique de cette contamination de l'eau.

Projet ChloRETRO

2010-2011

Objectifs et résultats

La chlordécone est un insecticide organochloré qui a été utilisé aux Antilles de 1972 à 1993 afin de combattre un charançon s’attaquant aux racines des bananiers. Très persistant dans le milieu, la molécule est véhiculée des terres contaminées vers les systèmes aquatiques par le biais des matières en suspension (MES), contaminant ainsi le milieu marin côtier. L’objectif de l'étude était de caractériser le devenir de la chlordécone dans les réseaux trophiques de la macrofaune côtière, à partir d'analyses isotopiques de l'azote et du carbone. Il s'agissait en particulier de tenter d’identifier ses voies d’entrée à partir des apports terrigènes et sa propagation au sein de ces réseaux. Le modèle d'étude est la baie du Robert (localisation de la délégation des Antilles), avec les herbiers à phanérogames comme système de production primaire.
Les résultats obtenus ont montré que les apports terrigènes ont une influence sur les niveaux de contamination de la faune marine, les individus d’une même espèce et aux caractéristiques comparables apparaissant plus contaminés lorsqu’ils sont proches des exutoires des rivières que lorsqu’ils en sont plus éloignés. Cette contamination présente une bioamplification le long des réseaux trophiques, depuis les producteurs primaires jusqu’aux espèces de rang trophique élevé tels que les carnivores de deuxième ordre (facteur de bioamplification trophique estimé entre 1,4 et 1,9).

Le lieu de vie et le mode d’alimentation ont ainsi été identifiés comme jouant un rôle important sur les niveaux de contamination.